Voici une institution qui vit nombres d’écrivains et de poètes à sa terrasse.
Un endroit à la fois discret et chaleureux, ancien et moderne. On peut y amener les hommes stressés et les femmes préoccupées, il ou elle perdra vite la notion du temps, pris dans l’enclos de la terrasse feuillue en été ou confortablement assis à l’intérieur d’une brasserie intemporelle en hiver.
Elle a vu s’y mouvoir Verlaine et Paul Fort, Hemingway, Scott Fitzgerald, Arthur Miller, les Dadaïstes, Picasso, Oscar Wilde… et tant d’autres tout aussi célèbres. C’est là que le Montparnasse des artistes se fit, c’est là où le Montparnasse de la culture perdure.
Mais nous vous emmènerons dans l’histoire des ateliers et nous vous ferons faire une incursion dans les débats esthétiques une autre fois. Ici, c’est d’une révélation gustative que nous vous faisons partager, révélation confirmée par des expériences in situ, directe dans l’assiette, sans préavis ni parti pris… Le baba au rhum est revenu à la Closerie. Le baba est son classique, sa marque de fabrique, sa signature authentique, et il nous ne serait jamais venu à l’idée d’oublier de le commander à la fin du déjeuner, on se serait senti coupable d’avoir tenté d’y échapper au prétexte pathétique qu’il fallait garder sa ligne –toujours parfaite par ailleurs-. Mais voilà que ce baba a été réinventé avec une double dose de crème, un soupçon de quelque chose en plus, réconfortante et originale à la fois. Il fallut nous rendre à l’évidence, quelque chose de nouveau se passait dans les cuisines, et d’autres surprises pâtissières nous attendaient dans cette caverne d’Ali-Baba ! Crêpes, gâteaux, macarons et galettes. William Lamagnère, pâtissier à l’œuvre de ce joli méli-mélo sucré, a renouvelé le genre avec talent. Ne dites pas que vous nous avez lu, installez-vous en commandant une de ces nourritures terrestres… Vous aussi, vous deviendrez poète à Montparnasse !
Vanessa Biard Schaeffer
