Charlize Theron pour Firstluxe Signature

Oscarisée meilleure actrice pour « Monster », la sublime égérie de Dior se distingue dans la lutte contre le sida.

 

Hollywood, cette Terre promise ?

C’est ma mère qui m’a poussé à quitter le Benoni. A l’aéroport, j’ai demandé à une hôtesse un aller simple pour Hollywood. La fille derrière son guichet a pouffé de rire: « Vous voulez dire Los Angeles ? Hollywood est un quartier de L.A.  Les pilotes n’atterriront pas sur Sunset boulevard ! ». Arrivée à Los Angeles, j’ai demandé au taxi de m’emmener à Hollywood dans un motel pas  cher et bien tenu. Il m’a déposée chez « The Farmer’s Daughter » -les filles du fermier ». Ca ne s’invente pas ! Je me souviendrais toujours de la remontée de Sunset boulevard en taxi avec toutes ces enseignes lumineuses géantes. J’étais déboussolée mais persuadée  d’avoir découvert le Paradis terrestre.

 

Pouvez vous nous parler de vos actions caritatives ?

Nous nous concentrons sur la prévention du Sida. En tant que Sud Africaine, j’ai réalisé que si des connaissances de base avaient été transmises, nous aurions pu éviter le drame. Nous avons lancé un programme en 2007 basé sur le relais de l’information au niveau local en parallèle d’une campagne destinée à lever des fonds.

 

Quelle est votre mission aux Nations Unies ?

Mon travail aux Nations Unies est lié à la problématique que je viens d’évoquer. Mon bon sens me souffle qu’il convient d’accompagner les enfants afin qu’ils reçoivent l’instruction nécessaire pour se protéger du virus. Cette cause épouse des conséquences plus larges, telles que la prise de pouvoir des jeunes filles sur leur propre sexualité. Quand les femmes prendront conscience de leur valeur, et de la valeur de leur sexualité, leur rôle dans la société africaine évoluera.

 

Votre conception du luxe ?

J’exècre les fourrures, mon premier luxe est de pouvoir faire passer le message. Et puis j’ai la chance d’exercer un métier que j’aime et d’en vivre confortablement. Au point de pouvoir prendre une pause de trois ans si cela me chante, ce que je ne ferai pas !

 

 Dans « North Country », l’héroïne féministe, c’est un peu vous…

J’ai toujours eu de la compassion pour les femmes qui luttent. J’ai vécu des expériences personnelles qui m’ont terriblement ébranlées puisque malheureusement mon père, violent et alcoolique a été tué accidentellement par ma mère.

 

Mais à part les lois et un vrai plan d’action, qu’est-ce qui bloque d’après vous pour plus d’équité entre les sexes ?

Le manque de courage de nos politiques. Les textes sur l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes existent mais personne ne les applique. Des millions de femmes à travers le monde n’ont pas d’autre alternative que de s’asseoir sur leur dignité.

 

Quel est le job que vous pourriez exercer en dehors de « movie-star » ?

Mon père, qui était mécanicien auto m’avait appris à démonter les amortisseurs, changer les carburateurs, vidanger la boîte de vitesse.  J’ai du respect pour le milieu ouvrier, c’est de là que je viens.

 

Vous avez déclaré qu’enfant vous vous sentiez vilain petit canard.

J’étais une grande perche dotée  d’une tête disproportionnée et d’une dentition presque inexistante jusqu’à l’âge 11 ans ! En prime je portais des lunettes, je vous laisse imager la dégaine.

 

Avoir quarante ans, c’est une étape ?

Merci de me le rappeler ! Je suis ravie, chaque fois que j’aborde le sujet, cela fait la une, comme si j’étais une sorte d’ambassadrice de l’âge à Hollywood. Je poursuis ma route et je le répète : les  femmes ne meurent pas à 40 ans, actrices comprises. Quelle chance nous avons de vieillir. J’ai voyagé dans des régions du monde où beaucoup ne connaissent pas ce luxe.

 

Vous êtes l’égérie du parfum Dior, J’adore.

Comme tout le monde, j’adore Dior ! Disons que j’ai la chance de le dire de la plus belle des façons.

 

 Dans « The Last face », vous avez tourné sous la direction de Sean Penn.

Cela faisait longtemps que Sean et moi cherchions à collaborer sur un projet. Au départ c’était le projet de Javier Bardem. Il en avait parlé avec Sean avant que je ne prenne part à l’aventure, quand ils tournaient « The Gunman ». C’est un film vraiment singulier, unique et infiniment triste qui traite magnifiquement de l’amour. Il évoque subtilement le conflit interne qui nous fait avancer. « The Last face »,  montre cette sorte de guerre que l’on mène entre soi et son cœur.

 


23-large

Retrouvez l’article complet sur : http://firstluxe-signature.com/magazines/hiver-2015-2016/#page/21

 

More from Frédérique de Granvilliers
Des Tropéziennes aux pieds tout l’été
Ces sandales iconiques et indémodables vous accompagneront tout l’été… à la mer,...
Read More