Rétrospective sur Trémois, le dernier « fou du trait »

Deux expositions mettent en avant du 3 au 26 octobre 2019 le travail à Pierre-Yves Trémois, né en 1921, l’un des derniers grands artistes vivant apparenté à la période moderne, au terrain de jeux multiple : dessinateur, peintre, sculpteur.. C’est cette richesse que montrera l’exposition du Réfectoire des Cordeliers alors que le Musée d’Histoire de la Médecine sera plus particulièrement consacré aux Grands Livres Illustrés.

C’est un peu l’esprit de Rostand, de Fellini, de Guitry mais aussi de Montherlant, Claudel, ou bien encore de Mathieu, Jouhandeau, Giono ou Tournier, qu’il a tous rencontrés, et avec lesquels il a parfois collaboré, que l’on y découvrira. Un témoignage unique et précieux d’une époque, d’un goût et d’un art de vivre.

Amoureux du trait, adepte de la ligne pure, sans concession au volume, à l’ombre, à la couleur, ou si peu, Trémois trace sur le papier, le parchemin, la toile, des courbes parfaites, incise le cuivre, la terre, le bronze… avec une diabolique habileté.

Une gestuelle ample et sans possibilité du moindre repentir dans ses œuvres peintes de grand format, associée à une étonnante et fabuleuse précision de la main dans ses estampes, pièces d’orfèvrerie ou céramiques, sont les fondements de son écriture, une écriture dont il ne s’est jamais départi, et qui ne trouve dans l’art moderne aucune équivalence, aucune appartenance à quelque mouvement que ce soit.

Portrait Pierre Yves Tremois. Et photo en une : Couple à l’ADN 1981 cuivre découpé en 2 parties- 53×38 cm.

« Du premier coup d’œil, on reconnaît un Trémois, comme on reconnaît un Buffet, un Miró, un Bacon ou encore un Mathieu avec lequel il entretint durant des années une solide amitié et une admiration partagée.

C’est la (re)découverte de cette écriture singulière, doublée d’un profond humanisme, où l’art voisine en permanence avec la science et la philosophie, qui vous est aujourd’hui proposée dans cette magnifique exposition à double visage », confie Yvan Brohard, commissaire de l’exposition

Au Réfectoire des Cordeliers, « Le fou du trait ».

Celui d’abord de l’éclectisme des productions d’un artiste en quête permanente de défis à relever, de techniques à peaufiner ou à révolutionner, de réponses à trouver quant aux contradictions d’une nature humaine pour laquelle il éprouve cependant une passion profonde ; un éclectisme à qui le trait donne toute sa cohérence.

Pierre-Yves Tremois – Turbot abérrant bronze poli face A-0,47 x 0,62 x 0,13 m

Au Musée d’Histoire de la Médecine, « Les Grands Livres Illustrés ».

Celui aussi, exceptionnel bien que plus confidentiel, des « Grands Livres Illustrés », 26 ouvrages à tirages limités, réalisés pour certains à quatre mains avec des personnalités telles que Montherlant, Claudel, Rostand ou bien encore Fellini…, comportant de multiples burins et eaux-fortes qui jalonnent son parcours artistique depuis 1945.

Les Grands Livres Illustrés : Bestiare solaire 1974, couverture étain, caractères gravés et astre d’or, tranche parchemin, 43 x 60 cm. Onze gravures originales de Pierre-Yves Trémois, textes de René Rey. Cent quarante-cinq exemplaires. André et Pierre Gonin, éditeurs à Lausanne. Collection particulière © Trémois.
Pierre-Yves TREMOIS Grand Livre Bestiaire Solaire ©CmPezon

Rétrospective Trémois, du 03 au 26 octobre 2019 :

Réfectoire des Cordeliers 15, rue de l’École de Médecine, Paris 6e

Musée d’Histoire de la Médecine 12, rue de l’École de Médecine, Paris 6e

www.tremois.com

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