Berluti, la patine du temps

Un très grand pétrus, un air éternel de Gainsbourg et une paire de souliers Berluti ont ceci de commun : ils se classent incontestablement parmi les rares trésors qui se bonifient avec le temps. Dans l’univers racé du célèbre bottier parisien, la chaussure prend une allure tout autre. Conquis d’entrée de jeu par la qualité suprême de ses grands modèles, on reste séduit à jamais par l’âme de la maison. Élégant mais sans affectation, classique ma non troppo, les souliers Berluti n’ont pas d’âge, ni de prix ; ils se résument au caractère des hommes qui les arborent.

De génération en génération, la famille Berluti s’est soigneusement tissée un empire de la chaussure, petit par sa taille, certes, mais grand par son influence. Artistes et aristocrates, chanteurs et couturiers ont fait de Berluti leur chasseur de prédilection. L’Alessandro, toute première création de la maison, un richelieu réalisé en une seule pièce de cuir sans couture apparente, ou encore l’iconique Andy, mocassins révolutionnaires imaginés par Mme Olga Berluti en hommage à Warhol, restent aujourd’hui des références incontournables de la garde-robe masculine.

 

Dans le sillage d’un héritage artistique aussi foisonnant, la maison poursuit  son goût de l’exceptionnel sous l’égide d’un binôme dynamique et talentueux : M. Antoine Arnault, directeur général, et M. Alessandro Sartori, directeur artistique. Lorsque le regard de celui qui a mis en branle la révolution Louis Vuitton rencontre la main de celui qui a su donner un nouveau souffle à Zegna ces dernières années, l’équipe ne peut qu’être gagnante. En deux saisons à peine, Berluti a réussi une transition fluide et gracieuse entre le prêt-à-chausser et le prêt-à-porter, toujours dans le respect d’un savoir-faire qui se perpétue depuis plus d’un siècle.

 

 

2013 sera une année décisive pour la maison Berluti. C’est en janvier, lors de la semaine de la mode masculine à Paris, que s’est déroulée en toute discrétion la présentation de la collection Automne-Hiver. Etoffes insolites, coupes fraîches et un brin de nonchalance à l’italienne composent un style qui fait déjà école en matière de menswear. Chacune des pièces uniques défie toute tendance pour s’inscrire dans la durée. C’est ainsi que, tel le soulier historique à la patine merveilleuse, le manteau Berluti se pare d’un sublime cirage fait pour évoluer avec le temps. La présentation, qui s’est tenue à la Grande Galerie de l’Evolution, est le parfait reflet d’une maison en pleine ébullition. Les douze prochains mois verront naître pas moins d’une vingtaine de boutiques propres à travers le monde, ainsi qu’un service grande mesure, “Berluti by Arnys”, indices qui laissent présager un avenir aussi illustre que son passé.

 

Richard Bridgman

 

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