« Les couturiers incarnent un des derniers refuges du merveilleux« .
Voici l’adage visionnaire de Mr Dior qui a touché les flamboyantes créations de Raf Simons.
Tantôt extatique de modernité tantôt criant d’authenticité, le répertoire printemps-été 2014 imprime le goût sidérant et le souffle magnétique de son nouveau génie.
Bien décidé à mettre à profit ses deux années-maison, Raf Simons s’est immergé, imprégné pour établir une filiation plus naturelle.
Des Tribus de Femmes-Fleurs, à la silhouette fulgurante, viennent « bousculer » les codes dogmatiques du Style Dior.
Nimbé de l’Esprit « Christian Dior », le défilé est transmuté de l’aura stylistique éclatante de son créateur Raf Simons.
Pour un imaginaire DIOR à la vitalité conquise, certes ! Mais transgressé dans le respect absolu de l’Esprit autant que dans la ré-interprétation du Style maison.
Cette collection « A rebours » sacralise ainsi un pont entre le passé et le futur Dior, entre le réel et l’imaginaire. Elle catalyse divinement le « New Look » du Grand Maître immergé dans ce « New Luxe » de l’élégance audacieuse.
Rêve et stupéfaction !
Très touchantes, les robes boules, les lignes en 8, les fleurs, qui ressuscitent Monsieur Dior, chamboulent par leur fervente résonance.
Quant au New Luxe de l’élégance, il s’arroge, sans approximation, des robes plissées et des robes-messages dont l’imprimé parle de « hyperrealness » (traduisez l’hyper-authenticité) ou de « Alice Garden ».
La robe boule est traversée de rayures sur fond multicolore. Quant aux jupes, elles sont associées avec des hauts à épaules dénudées ou à effets bandes-bretelles. De nouvelles combinaisons de couleur, comme le rose pale et le vert, jaillissent.
Very Shocking, la veste « Bar », incarnation suprême du New Look est coupée à la taille et rallongée pour détourner l’architecture d’une robe. Des signes forts inattendus, badges et insignes, estampillent des vestes militaires irrévérencieuses.
Dans une tornade « New Look – New luxe », le final explosif lâche des muses étincelantes en jacquard argent, recouverts de fleurs. Elles immortalisent une transe artistique qui secoue la dimension tribale de Dior.
Des signaux musicaux forts rendent hommage au grand Ténor-Dior. La symphonie n°9 d’Antonin Dvorak claque le coup d’envoi du défilé pour illustrer le commencement « du Nouveau Monde ».
La joie du Chaman artistique vibre, quant à elle, à la faveur de « son tribal » polyphonique. De « Animals » by Martin Garrix à « slow » by Michael Mayers & Mathias Agayo en passant par « flyertalk » by Christian Smith… Une Bo mixée par Michel Gaubert, maestro-couturier habitué des catwalks.
Une atmosphère de princes de l’électro à retrouver ici et là:
Mon Like Be Luxe : On like ce show grandiose propulsé dans une serre luxuriante et éphémère de plantes grimpantes et de fleurs en cascades.
Et on sur-like ce « passage à travers le temps » vers l’âge d’or de la Belle Epoque… Un retour à l’essentiel pour une échappée festive et onirique. Applause !
Maison Dior
30 Avenue Montaigne – Paris
Virginie Cohen-Scali