Jean-Paul Gaultier invite à la fête et rend hommage au mythique club parisien des années 80, le Palace, dans son défilé Haute Couture printemps-été 2016. Ce mercredi, le créateur a présenté à Paris une collection placée sous le signe d’une jeunesse libre, festive et affranchie : celle de la génération Palace.
Ambiance eighties, paillettes et jet set, bienvenue au Palace ! Néons, spotlights, dancefloor et portes battantes, le décor est posé : l’enfant terrible de la mode, Jean-Paul Gaultier fait revivre le club mythique des années 1980 créé par Fabrice Emaer, dans son défilé Haute Couture printemps-été 2016 présenté à Paris ce mercredi 27 janvier.
C’est le mannequin Anna Cleveland – fille de Pat Cleveland, top-modèle star des seventies, qui inaugure la fête au bras d’un curieux personnage au look androgyne, à la coupe garçonne couleur blond platine : un hommage évident à Edwige Belmore, physionomiste de la boîte de nuit et icône punk des eighties, décédée en septembre 2015.
L’ADN Gaultier bien marqué
Des créatures de toutes les tailles, les genres et les styles défilent sur le catwalk, coupe de champagne à la main, fument des cigarettes, s’embrassent, ou mâchent des chewing-gums avec désinvolture. Typique de la femme Gaultier, ces fêtardes aux looks déjantés se montrent libres et exubérantes, sûres d’elles et expressives.
J’ai toujours été influencé par les filles qui avaient du caractère, a expliqué Jean Paul Gaultier après le défilé, J’ai voulu que les filles ne marchent surtout pas comme les mannequins robotisés que l’on voit un peu partout.
Pièce phare du défilé, la combinaison pyjama se décline à l’infini, à paillettes ou à sequins, noués à la taille par des ceintures en passementerie. Spencer en cuir sur un peignoir de dentelle, robe bustier portée sur une nuisette de satin, le couturier ose les mélanges les plus extravagants. Gaultier revisite l’éternel smoking façon rétro : scintillant, à revers ou à rayures, il se marie avec leggings en cuir ou en velours, motif léopard ou bas en résille. Combinaison glitter ou robes-trenchs, blazers de banquier et bombers, Gaultier puise son inspiration dans une époque historique pour créer des pièces fortes.
Certaines sont plus androgynes que d’autres, certaines plus ambiguës, certaines au contraire avec une espèce de féminité extravertie, souligne Jean-Paul Gaultier.
Coiffées de crinières de lionne, ou de coiffures punk à nuque longue, les mannequins défilent dans des bottines brodées de paillettes, les ongles rouges parfaitement manucurés. Mention spéciale aux accessoires : créoles XXL, bagues et colliers démesurés, foulards scintillants et chapeaux de groom.
Éloge de la génération Palace
Les créations portent toutes le nom d’un tube des années 80 : Manureva, Heart of Glass, Cherchez le garçon… Sur une bande-son de l’époque (Grace Jones, les Rita Mitsouko, Jacno, Etienne Daho…), on croit voir passer Madonna ou David Bowie, mais aussi Paquita Paquin, ou encore Bianca Jagger. Au premier rang, on croise les amis de Gaultier de la grande époque du Palace : le chausseur Christian Louboutin, les icônes Farida Khelfa, Amanda Lear, et Eva Ionesco.
Paris restera toujours une fête !, a lancé Jean-Paul Gaultier, à la sortie de son spectacle
À travers ce défilé, Gaultier célèbre la jeunesse festive, libre et effrontée : celle des années Palace.
Victoria Hidoussi