Nicole kidman : la Grâce incarnée

Elle a volé sa pâleur à la Madame la lune et pourrait sortir d’une toile de Boldini. Lorsqu’elle vous sourit on dirait que le soleil entre dans la pièce. Sacrée dimension que cette Nicole Kidman. Sacré physique surtout : imposant et léger à la fois à l’image de son jeu et de ses rôles. Silhouette d’ajonc et volonté d’airain, la star américano-australienne s’est taillée une réputation d’actrice exigeante au fil des ans. De celles qui n’ont pas peur de mouiller leur chemisier pour investir des rôles difficiles. Le 14 mai, elle risque d’irradier, d’étinceler encore plus fort avec le très attendu Grace de Monaco, biopic d’Olivier Dahan qui fera l’ouverture du 67e Festival de Cannes.

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Que représente pour vous le Festival de Cannes ?
Cannes, c’est de merveilleux souvenirs mais beaucoup de stress à la fois, car la pression est énorme et le moindre faux pas peut avoir des conséquences désastreuses en termes d’image. Contrairement aux journalistes américains, les journalistes européens sont beaucoup plus directs. Je me souviens de mon divorce avec Tom Cruise et de cette peur au ventre qui me gagnait au fur et à mesure que je devais me rendre à ces interviews ou conférences de presse cannoises. J’aurais pu refuser toute forme d’entrevue pour des raisons personnelles mais, voyez-vous, je suis une professionnelle et je devais faire la promotion de l’œuvre de Baz Luhrmann, Moulin Rouge.

Et comment s’est déroulé le tournage de Grace de Monaco ?
C’est un honneur d’interpréter cette femme qui incarnait la perfection à mes yeux ; une perfection avec une dimension humaine. Derrière la beauté froide, il y avait en effet de la bonté, de la générosité, une vivacité d’esprit exceptionnelle et une incroyable ouverture sur les autres.

Le film n’a pourtant pas été adoubé par la famille princière de Monaco. Etonnée ?
Olivier Dahan l’avait dit dès le début, il ne s’agit pas d’un documentaire sur Grace mais d’une fiction. Nous nous focalisons sur une période donnée de sa vie. Celle qui correspond à son départ d’Hollywood et à la façon dont elle va gérer cette transition. De ce passage de star à celui de princesse monégasque et toutes les responsabilités, les engagements que cela implique. Grace de Monaco était un “rôle model” et c’est ce que j’ai essayé de faire transparaître à travers mon interprétation !
Olivier Dahan et Arash Amel ont fait beaucoup de recherches et se sont inspirés de faits réels pour construire leur récit. Mais cela reste un récit, leur vision. J’espère que lorsqu’ils verront le film terminé, les enfants du Prince Rainier et de la Princesse Grace de Monaco seront heureux de voir comment nous l’avons dépeint !

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Depuis quelques années, vous donnez le sentiment d’être de plus en plus attirée par des personnages sombres, complexes, perturbés, mystérieux – personnages que vous jouez d’ailleurs fort bien. Qu’est-ce qui vous attire dans ces rôles un peu borderline ?
J’ai grandi en lisant des tas de livres, et à force de dévorer toutes ces histoires, parfois abracadabrantes, je me suis forgée une imagination débordante. Depuis que je fais du cinéma, cette imagination m’a beaucoup servie pour donner une épaisseur à mes personnages. Il est arrivé un moment dans ma carrière où j’ai compris que je ne pouvais pas choisir que des rôles recouverts de sucre. Tout simplement parce que la vie a un goût plus souvent salé, que sucré, voire parfois amer.

Et pourquoi trouve-t-on de plus en plus de productions indépendantes dans votre filmographie ?
J’ai grandi avec ces films quand je vivais en Australie. Notamment avec des productions indépendantes dans lesquelles se produisaient Isabelle Huppert – que j’adore ! J’ai été nourrie, sevrée, par ce cinéma. Il est donc normal que je ressente une attirance !

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Frank Rousseau

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