Quand D'ailleurs, ici de Bénédicte Lassalle rencontre Minna Kokko avec Il était une fois

Quand « D’ailleurs, ici » de Bénédicte Lassalle rencontre Minna Kokko avec « Il était une fois ». C’est par delà les feuillages et les branchages que Bénédicte Lassalle nous convie, en un territoire onirique et recomposé. Dans la série « Par chez moi », elle nous fait pénétrer dans un ailleurs personnel, qu’elle convoque ici, au cœur de la ville. Une proposition enchantée, teintée de mélancolie, dont les composants urbains et végétaux s’opposent souvent en étrange harmonie, dialoguent parfois en consentante opposition. 

C’est sur ce même espace du rêve que Bénédicte Lassalle a invité Minna Kokko. Les cinq images extraites de la série « Il était une fois », sont aussi le résultat d’une construction mentale et visuelle : le rapprochement, par le biais de la fable, d’éléments naturels et d’architectures humaines.
Bénédicte Lassalle / « Par chez moi » Les superpositions numériques de Bénédicte Lassalle reconsidèrent le paysage urbain. En adjoignant arbres et végétations à ses prise de vues parisiennes, elle se réapproprie la ville, pour la faire entrer dans une dimension poétique. Le minéral, l’uniformité, la grisaille des avenues cèdent peu à peu le pas au calme, à la respiration, aux jeux graphiques des branchages nus, sur les façades, les grilles et les ciels de la cité.
« Dans tout, même les choses les plus ordinaires, il y a de la beauté et de l’émotion. Les arbres, transposés sur ces gravures urbaines, créent une ville poétique et éthérée. Les labyrinthes de branches, les bourgeons et les feuilles créent un oculus enveloppé dans un filtre 
de mysticisme – Le cristallin de la nature dans l’âme de Paris. La ville semble abandonner sa rigueur à la nature. Paris peint par ces arbres se perd dans sa propre forêt … » Bénédicte Lassalle. De cet assemblage d’images simples – des rues d’une part, des arbres d’autre part – Bénédicte Lassalle dessine les contours d’une ville idéale, à tout le moins d’une ville rêvée. En associant les entrelacs et le réseau des branchages aux images urbaines, elle nous oblige à reconsidérer cet environnement, à porter un regard différent sur ce dernier, à transpercer ce rideau végétal imaginaire pour en redécouvrir la beauté. Elle pointe en même temps notre éloignement de la nature, alors que nous sommes plongés au cœur des grandes villes. Ses arbres sont également les fantômes de notre révélateuristoire, les témoins de notre relation ancestrale à la nature.

La résurgence à un moment de notre vie citadine du besoin d’y puiser sérénité, force, calme. Inconsciemment ou non, nous avons oublié ce lien vital. Il nous apparaît là, le manque nous en est révélé. D’une grande poésie et d’un apparent calme, les images de cette série se nuancent pourtant d’un questionnement plus inquiétant. En effet, les branchages sont souvent ceux de l’automne et de l’hiver, les lumières celles du crépuscule sur la ville… Le signal de la fin du jour, du début de la nuit. C’est dans cette couleur étrange et mystérieuse que nous basculons avec les images de Bénédicte Lassalle. Une légère pointe d’angoisse et de mélancolie perturbe leur dimension onirique, en enrichit la perception. Nous prenons conscience du fragile équilibre qui régit notre monde, et nous sommes renvoyés à notre propre fragilité. Dans le cycle sans fin de la nature et de la vie. Mais peut-être que la contemplation des images de Bénédicte Lassalle nous incite-t-elle à fermer les yeux pour poursuivre le rêve ? Pour nous réveiller plus conscients ?
Bénédicte Lassalle est née en Provence en 1975. Après avoir vécu à Boston, elle s’est installée à San Francisco où elle travaille désormais. Sa photographie s’attache à la poésie, qu’elle révèle dans l’environnement et les objets de vie quotidienne. Son travail se concentre sur les traces et la mémoire des individus qu’elle croise. Dans ses compositions elle capte des moments suspendus, hors du temps. Influencée par le photo-journalisme, elle saisit les sensations, les émotions, les restitue à sa manière, sans pour autant céder à l’embellissement.


Avec Minna Kokko, nous poursuivons le rêve, le dialogue entre la nature et l’architecture, entre les arbres et les pierres, mais cette fois-ci à la manière d’une fable. Dans les cinq images extraites de la série « Il était une fois », Minna Kokko mêle les images d’une forêt nordique à celle d’une abbaye médiévale espagnole. Et par conséquence ses racines finlandaises à son ancrage méditerranéen. Le collage numérique qu’elle opère entre les images de ces lieux éloignés géographiquement donne naissance à un nouvel univers. C’est dans ce théâtre composite qu’elle introduit un personnage, une petite fille à la robe vichy. Château, forêt, enfance : Minna Kokko joue avec des symboles universels, qui interpellent notre imaginaire et notre inconscient. Le tableau est idyllique au premier abord, faisant communier plusieurs éléments dans une apparente quiétude. Puis la perception d’une lumière déclinante, l’ombre des arcades, colorent ces scènes d’un halo menaçant, malgré l’insouciance de la fillette. Il y a aussi un paradoxe et un questionnement sur le temps : l’été nordique éphémère, l’enfance qui passe si vite, face à la pérennité du monument et à la mémoire séculaire de la forêt. Paradoxales également, les différences d’échelle sur une même image nous ramènent à « Alice au pays des merveilles ».Ces petites touches donnent relief et profondeur au début de ce conte dont Minna Kokko se garde bien de nous donner toutes les clés.Minna Kokko, artiste photographe finlandaise installée en France depuis plus de 20 ans, débute sa carrière artistique par la peinture et le dessin, il y a une dizaine d’années. A l’époque, la photographie lui sert de modèle pour ses natures mortes et ses paysages. Avec avènement de la photographie numérique, à laquelle elle s’est formée dans le cadre de son activité professionnelle, viennent l’envie et le besoin d’utiliser à part entière la photographie à des fins artistiques. Plusieurs séries sont nées de cette nouvelle forme d’expression dont «Il était une fois».Expositions (sélection) Galerie Imagineo

 

GALERIE IMAGINEO
 
Quand « D’ailleurs, ici » de Bénédicte Lassalle rencontre Minna Kokko avec « Il était une fois »
 
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