Un peu d’histoire. 1932 : Voilà déjà trois ans que la vie est à l’arrêt, depuis qu’un jeudi noir de 1929 a plongé le monde dans l’obscurité de la Grande Dépression et relégué l’heureuse croissance des années 20 au rang de vague regret. Assombrie par la morosité de l’inflation, la débâcle de la consommation et des taux de chômage qui donnent le vertige, l’époque est sinistre. Et c’est exactement la raison qui fait de 1932 le terreau idéal de l’espoir et du renouveau.
En novembre, il y a cette idée lumineuse de la Diamond Corporation Limited de Londres pour rendre son lustre au marché du diamant… Elle appelle une femme, génie de l’accessoire qui applique les principes du modernisme au vêtement. Une femme visionnaire, dont la presse internationale vient de saluer les bijoux faux plus ravissants que les vrais. Une femme puissante, à la tête d’un empire protéiforme dont les frontières s’épanouissent un peu plus chaque jour. Une femme amie des arts et des artistes, cœur battant de son époque qui conjure le sort fait aux femmes, aux corps et aux mœurs de chaque côté de l’océan. Gabrielle Chanel est choisie pour ressusciter le diamant.
Contre la sinistrose, elle choisira la possibilité du rêve et la vitalité du beau. Mademoiselle créera « Bijoux de Diamants », première collection de Haute Joaillerie de l’histoire, fera bondir les stocks de la Diamond Corporation Limited en deux jours, métamorphosera toute une industrie et régénérera son temps.
« Si j’ai choisi le diamant, c’est parce qu’il représente, avec sa densité, la valeur la plus grande sous le plus petit volume », Gabrielle Chanel.
Bijoux de Diamants » est une collection d’une richesse éblouissante. Une cinquantaine de pièces de diamants blancs et jaunes montés sur platine mais aussi en or jaune, à porter comme des diamants de jour, incroyables concentrés de lumière. Parmi les pièces identifiées, 22 dessinent la carte d’un ciel traversé par autant de comètes, de lunes et de soleils. Mademoiselle imagina également 17 illusions d’optique reproduisant la souplesse de rubans noués, de franges dansantes et de plumes aériennes, ainsi que 8 pièces explorant la pureté graphique de spirales, de ronds, de carrés et de croix. Une ligne prolifique qui délivrera lentement ses secrets au fil des siècles. Si des témoignages attestent de l’existence de broches monumentales en forme de 3, de 5 et de 7 dont aucune trace n’a été retrouvée à ce jour, 2012 verra la découverte d’un documentaire, tourné par Pathé Gaumont, qui avait été diffusé à l’époque dans tous les cinémas en France lors des actualités cinématographiques, l’ancêtre du Journal Télévisé. Ce court film présentait une sélection représentative des bijoux filmés chez Gabrielle Chanel au 29 rue du Faubourg Saint-Honoré.
Seules, en triptyque, naissantes ou filantes jusqu’à l’infini… Des comètes à profusion et des soleils flamboyants essaiment le corps, sur des manteaux, une taille ou un corsage. Météores et chevelure de comètes constellent les lobes ou s’enroulent autour des poignets et du cou sans jamais l’enfermer. Ici, c’est la respiration qui fait scintiller la Grande Ourse sur le plexus solaire. Parsemés d’une infinité de pierres, nœuds, plumes et franges apportent leur souplesse sur une tenue, une chevelure, au plus près des clavicules ou le long de la main. Un ruban contrasté noir et blanc parsemé de diamants s’articule autour du poignet. Parmi les pièces identifiées 17 broches, 9 bijoux de tête, 8 colliers, 4 bagues, 3 bracelets, 2 paires de boucles d’oreilles, 2 montres et 2 accessoires -dont cet étui à cigarettes serti de diamants à l’extérieur comme à l’intérieur – s’attachent à rendre les femmes particulièrement brillantes.
90 ans après la création de la première collection de Haute Joaillerie, le Studio de Création Joaillerie de Chanel puise dans la modernité de « Bijoux de Diamants » l’inspiration d’une nouvelle histoire. « J’ai voulu revenir à l’essence de 1932 et synthétiser le message autour de trois symboles : la comète, la lune et le soleil. Chaque astre brille de sa propre lumière », Patrice Leguéreau , Directeur du Studio de Création Joaillerie de Chanel.
La collection de Haute Joaillerie « 1932 » est un voyage hors du sol et du temps où s’observent la révolution des planètes et la cinétique des astres. Du mythe originel, Patrice Leguéreau, Directeur du Studio de Création Joaillerie de CHANEL a conservé le thème astral, la pureté des lignes et la liberté du corps.
La rondeur parfaite du diamant donne aux symboles une forme d’éternité, prolongée par des rayonnements pour mieux le faire scintiller. « 1932 » dessine une nouvelle carte du ciel. Avec la comète, icône de l’imaginaire de la joaillerie Chanel depuis la création de ce collier ouvert qui file autour du cou et s’ouvre sur le buste. Volutes circulaires et météores fusants offrent aux astres l’opportunité d’une course sans fin. Astre solitaire présent sur une unique pièce de « Bijoux de Diamants », la lune devient une icône à part entière de la collection « 1932 ». Le croissant originel monte désormais jusqu’à atteindre la plénitude, irradiant un halo éclatant. Et bien sûr, la puissance du soleil, au rayonnement net et graphique.
En revisitant le passé pour mieux se projeter dans le futur, le Studio de Création Joaillerie de CHANEL invente des bijoux vivants, en osmose avec le rythme aléatoire des mouvements du corps. 77 créations spectaculaires, dont 12 transformables, s’enroulent et se posent librement sur la peau en un corps à corps céleste. Des volutes étoilées s’articulent à l’envi pour une envolée unique autour du poignet. Les battements du cœur à chaque inspiration font vibrer le soleil à la naissance du cou. En les portant comme bon leur semble, les femmes décident d’une façon qui n’appartient qu’à elles de prolonger la course des comètes le long de la peau. Saphirs bleus comme la nuit, diamants jaunes comme le feu du soleil ou d’un bleu intense, opales denses comme une galaxie, rubis au rouge vital, spinelles éclatants comme l’aube, tanzanites couleur du ciel… Si la collection originelle était presque intégralement immaculée, concentré de lumière pure, 1932 fait la part belle aux pierres de couleurs.
Le collier « Allure Céleste », pièce emblématique de la collection, est un voyage au cœur de la lumière, celle qui émane des astres pour les lier les uns aux autres dans l’immensité du ciel. Parmi les diamants ronds, un saphir ovale au bleu profond et puissant d’un poids exceptionnel de 55,55 carats et un diamant poire D FL de 8,05 carats rayonnant d’un éclat extraordinaire. Une pièce transformable dont les halos se détachent pour devenir des broches, tout comme la ligne centrale de diamants qui devient bracelet, transformant alors le collier en une version courte.
La Comète : Représenté seul ou en constellation sur 34 pièces, cet astre est comme un porte-bonheur qui veille sur la destinée de la femme qui le porte par sa lumière et son aura.
La Lune : 18 pièces rendent hommage à l’astre le plus mystérieux du système solaire, le seul qui n’émet pas mais renvoie la lumière.
Le soleil : Mouvant, inattendu, tantôt rasant, tantôt zénithal… 24 pièces d’exception reproduisent le feu de l’astre qu’aimait tant Mademoiselle.
www.chanel.com/haute/joaillerie