Être libre : Ben s’expose au Domaine départemental de Chamarande

A 35 km de Paris, ce Domaine mérite déjà le détour avec son Parc de 98 hectares labellisé « jardin remarquable », et son beau château Louis XIII, attribué à Nicolas de Lespine, architecte royal.

Nature, histoire et culture avec cette année l’exposition être libre de Ben, figure artistique majeure de la seconde moitié du XXe siècle, pour ses actions, peintures et écritures. Ses phrases courtes et concises interrogent la vie, l’art et son ego. Son œuvre, à la fois réflexion philosophique et impertinente sur l’art, intègre notre quotidien dans ce qu’il a de plus particulier.

Baladez vous dans l’univers de Ben Vautier en 400 œuvres. L’artiste de 84 ans y présente sa vie, soit plus de 50 ans de travail, lui qui a commencé dans une librairie-papeterie. Il se fait rapidement connaître avec les objets qu’il accumule et entre dans le cercle du Nouveau Réalisme. Il est convaincu que « l’art doit être nouveau et apporter un choc ».

Une partie historique présente une sélection d’œuvres significatives des années 1958 à 1978. À la fin des années 1950, Ben signe tout, s’appropriant ainsi, par ses images et ses actions, le monde comme un tout. Pour illustrer ces années, des documents de l’époque sont présentés : affiches, archives photographiques et vidéos, ainsi qu’une sélection de ses performances intitulées Gestes.

Il est l’un des premiers artistes à mettre l’art directement dans la rue, en Europe à partir de 1959, en pratiquant ses « Actions de rues ». Il s’agit de gestes quotidiens, tels que l’attente à un arrêt de bus, traverser le port de Nice à la nage avec son chapeau et ses vêtements ou manger des pâtes en pleine rue installé à une table. Avec ses nombreuses actions, Ben devient dans les années 1960 une figure essentielle du mouvement Fluxus en Europe, lié à George Maciunas, Robert Filliou et Georges Brecht.

Ben signe la vie, 1970, Promenade des Anglais Nice ┬® Ben Vautier

Une seconde partie de l’exposition nous ouvre les portes de l’univers de Ben qui investit les différentes salles du château avec des installations plus actuelles et de nouvelles œuvres, au travers d’une succession de thématiques caractéristiques : les petites idées, les portraits, les miroirs, la photographie, l’ego et le jeu.

Les Portraits :
« Quand j’ai un cadeau à faire, je ramasse n’importe quoi, je mets deux yeux, une bouche et je le donne en disant : c’est ton portrait.
Je vois toujours des têtes partout. Vous me montrez une casserole, j’y vois une tête. Deux chaussures par terre, je vois une tête. C’est même devenu un problème pour moi de ne pas les voir. Je me rappelle que ma mère disait : Le petit fait des portraits très ressemblants. C’était pas vrai. Néanmoins, aujourd’hui je me sens libre de faire des têtes. »Les Portraits
« Quand j’ai un cadeau à faire, je ramasse n’importe quoi, je mets deux yeux, une bouche et je le donne en disant : c’est ton portrait.
Je vois toujours des têtes partout. Vous me montrez une casserole, j’y vois une tête. Deux chaussures par terre, je vois une tête. C’est même devenu un problème pour moi de ne pas les voir. Je me rappelle que ma mère disait : Le petit fait des portraits très ressemblants. C’était pas vrai. Néanmoins, aujourd’hui je me sens libre de faire des têtes. »

Collaboration Ben/ robe J-C de Castelbajac

Il poursuit son introspection dans un parcours à travers lequel le visiteur est invité à son tour à s’interroger sur sa condition, son temps, sa société. Chaque nouveau mot, chaque nouveau geste participe d’une quête de sens et de vérité.

Lors des questions /réponses à la presse le 11 juillet 2020, Ben a évoqué le corona.. « Le corona a un ego donc il veut survivre. Comment négocier avec lui ? .. On ne le peut pas bien sûr, mais il nous amène à réfléchir. Est-il unificateur ou diviseur des peuples ? »

 

Restez en vie, 2018 Acrylique sur toile 50 x 61 cm ┬®Ben Vautier

L’exposition être libre révèle les multiples facettes d’un artiste iconoclaste et provocateur qui récuse la pensée unique et est salué dans les musées du monde entier.

Elle permet de découvrir son œuvre dans toute sa complexité et ses contradictions, son ampleur joyeuse et son foisonnement, qui traversent tous les champs de l’art et de la vie.

 

Infos :

Exposition être libre- Ben, du 11 juillet au 22 octobre 2020, au DOMAINE DÉPARTEMENTAL DE CHAMARANDE, dans l’Essonne. Exposition ouverte au Château et à l’Orangerie :
 mercredi-jeudi-vendredi • juin-septembre, 14h-19h • octobre, 14h-17h > samedi-dimanche • juin-septembre, 13h-19h • octobre, 13h-17h. Accès libre. Le parc est ouvert tous les jours à partir de 9h, fermeture selon les périodes.

Domaine départemental
de Chamarande
, 38 rue du Commandant Arnoux, 91730 Chamarande.

Commissaire de l’exposition : sa fille Eva Vautier, galeriste, 2, rue Vernier, 06000 Nice.

www.chamarande.essonne.fr

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